2020, une année frénétique

Colbys Dovi
12 min readJan 11, 2021

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Photo de moi regardant par la fenêtre. Merci Makhtar DIAKHATE pour la photo.

À chaque fois qu’une année se termine, j’aime prendre le temps de me poser et de mettre à l’écrit ce que cette année m’a apporté. C’est une façon de me rendre compte du temps qui est passé, de laisser une note pour le futur moi, et de partager mon expérience personnelle avec ceux·elles qui liront cette lettre.

Alors, que s’est-il passé en 2020 ? Qu’est-ce que cette année m’a enseigné ? De quoi suis-je fier ? Qu’est-ce que je changerais ?

Ce que j’ai mieux compris

Parmi les livres que j’ai lus et écouter cette année, voici ceux qui m’ont le plus impacté. Bien que chacun de ces livres couvrent des sujets auxquels je ne suis pas du tout étranger, ils ont quand même réussi à m’aider à réaliser beaucoup de choses et à mettre des mots sur d’autres :

  • The Gifts of Imperfection — Brené Brown
Couverture du livre “The Gifts of Imperfection” par Brené Brown

“Wholehearted living is about engaging in our lives from a place of worthiness. It means cultivating the courage, compassion, and connection to wake up in the morning and think, No matter what gets done and how much is left undone, I am enough.” The Gifts of Imperfection — Brené Brown

Ce livre définit les comportements et pratiques (courage, compassion, connexion, amour, …) qui permettent à une personne d’être émotionnellement entière.
Il parle de l’effet que nous avons sur notre environnement quand nous vivons de cette façon. Il cite les choses qui nous empêchent de l’être (la honte, la peur, …), et explique comment se défaire de ces dernières pour vivre pleinement.
Ce que j’aime le plus dans ce livre c’est que l’auteure présente des qualités que beaucoup considèrent comme étant passives (courage, compassion, …), comme ce qu’elles sont vraiment : des pratiques, des actions, des choix. On ne nait pas courageux. On devient un peu plus courageux en faisant le choix de l’être à chaque fois qu’on en a l’occasion.

La partie de ce livre par laquelle je me suis senti le plus interpellé est le chapitre sur le perfectionnisme.

“Perfectionism is not the same thing as striving to be your best. Perfectionism is not about healthy achievement and growth. Perfectionism is the belief that if we live perfect, look perfect, and act perfect, we can minimize or avoid the pain of blame, judgment, and shame. It’s a shield. Perfectionism is a twenty-ton shield that we lug around thinking it will protect us when, in fact, it’s the thing that’s really preventing us from taking flight.”

Je savais que j’avais des tendances perfectionnistes, mais je ne savais pas à quel point ça avait un impact sur ma vie. Le fait que ça ait (jusque-là) eu un impact positif sur ma vie professionnelle m’a probablement empêché de le voir pour ce que c’était, mais lire ce bouquin m’a mis en face de ce problème.

Cette lettre que je rédige en ce moment même est un trophée de ma victoire contre le perfectionnisme. Au moment de l’écrire le 31 Décembre 2020, mes tendances perfectionnistes ont commencé à me chuchoter qu’il fallait qu’elle soit top, avec de belles images, … aujourd’hui nous sommes le Dimanche 10 Janvier.

J’écris finalement cette lettre aujourd’hui parce que je me suis rendu compte que je cédais encore une fois à ces tendances. Le but de ces lettres annuelles n’est pas d’être une vitrine de ce que je sais faire, mais tout simplement d’écrire ce que j’ai tiré de l’année. Je me suis mis une air-claque (c’est tout aussi imaginaire que l’air-guitare mais c’est des claques à la place de la guitare) et j’ai décidé de prendre 2h le dimanche, de l’écrire et de la publier telle quelle une fois l’heure passée.

  • 5 Love Languages — Gary Chapman
Couverture du livre “5 Love Languages” par Gary Chapman

“Love is the attitude that says, “I am married to you, and I choose to look out for your interests.” Then the one who chooses to love will find appropriate ways to express that.” 5 Love Languages — Gary Chapman

Il y a de grandes chances que vous sachiez déjà qu’en tant qu’êtres humains, nous n’accordons pas la même valeur à certaines choses. Nous sommes plus sensibles à certaines actions, certains mots, … que d’autres.

Parti de ce constat et de son expérience, l’auteur (conseiller conjugal et auteur) a déterminé qu’il y avait 5 « langages d’amour » : les paroles d’affirmation, les actes de service, la réception de cadeaux, les temps de qualité, le contact physique.

Tout au long du livre l’auteur décrit et illustre chaque langage avec des cas réels qu’il a observé.

Qu’on ait quelqu’un qui partage notre vie ou non, je pense que ce livre peut nous apporter beaucoup. Je l’ai lu dans le but de développer plus d’empathie et de mieux communiquer dans mes relations amoureuses, mais au final je trouve qu’il s’applique également au milieu professionnel et au reste de ma vie.

Très souvent, notre réflexe est d’offrir ou de faire aux autres ce que nous valorisons. Seulement, ces personnes n’accordent pas la même importance à ces choses, et le message qu’on essaie de faire passer peut perdre son sens ou son intensité. La meilleure façon de leur dire “tu es important·e” est de découvrir ce qu’elles valorisent et de leur offrir, même si ces choses n’ont pas de la valeur à nos yeux. Cette chose peut être du temps loin du bruit, des câlins, un cadeau minutieusement choisi, des paroles de reconnaissance, d’encouragement, …

  • Anything You Want : 40 Lessons for a new kind of Entrepreneur — Derek Sivers
Couverture du livre “Anything You Want” par Derek Sivers

“Most people don’t know why they’re doing what they’re doing. They imitate others, go with the flow, and follow paths without making their own. They spend decades in pursuit of something that someone convinced them they should want, without realizing that it won’t make them happy. » Anything You Want — Derek Sivers

Ce livre est un appel à vivre son aventure entrepreneuriale avec passion et authenticité. À être le plus intentionnel possible dans ses choix. À ne pas avoir peur de dire « Non » à des opportunités à moins qu’elles ne nous fassent réellement vibrer. À fièrement écarter les 99% pour se concentrer sur le pourcent qui est notre cible…

La leçon que j’estime la plus importante dans ce livre est le fait de ne faire que ce qui nous fait grandir en tant que personne ou qui nous apporte de la joie dans notre aventure entrepreneuriale. Le reste, on peut l’automatiser ou le déléguer.

Ce sont des leçons que je compte garder sous la main pour mon aventure entrepreneuriale que je débute cette année.

Pour être totalement transparent, ma recommandation de ce livre est fortement biaisée parce qu’il contient des « leçons » avec lesquelles j’étais déjà aligné avant de le lire, donc le fait de les lire m’a conforté plus qu’autre chose. Ceci n’empêche pas qu’il vaille le coup d’œil.

  • White Fragility — Robin DiAngelo
Couverture du livre “White Fragility” par Robin DiAngelo

“Your parents could not have taught you not to be racist, and your parents could not have been free of Racism themselves. A Racism-free upbringing is not possible, because Racism is a social system embedded in the culture and its institutions. We are born into this system and have no say in whether we will be affected by it.” — White Fragility — Robin DiAngelo

Notre année aura été marquée par de multiples évènements racistes et un soulèvement historique à travers le monde. C’est dans cette période d’épuisement émotionnel que j’ai décidé de lire ce livre.

Ce livre traite de la difficulté que peut rencontrer une personne « noire », quand elle essaie d’expliquer à une personne « blanche » qu’elle bénéficie de privilèges. Que malgré le fait qu’elle ne se voit pas comme étant une personne « raciste », qu’il lui arrive de poser des actes ou des propos racistes.

Depuis des décennies le Racisme est associé à des actions et traiter de façon très simpliste et binaire : Propos raciste = mauvaise personne, Propos non raciste = bonne personne. Donc quand on dit à une personne qu’elle a posé des actes racistes, elle entend qu’on l’accuse d’être une mauvaise personne. Cette façon de voir les choses nous empêche de prendre le problème que représente le Racisme à bras le corps.

Le Racisme n’est pas une action isolée, mais un système. Un système qui tourne quand on dort, qui éduque nos enfants, qui régit encore bien trop notre perception du monde et nos interactions. C’est un système dans lequel nous respirons et vivons tous les jours. Un système dont nous sommes les fruits.

Il y a bien trop de choses à dire sur ce livre. Que vous vous définissiez comme étant “blanche”, “noire”, “métisse”, “de couleur”, “homme”, “femme”, … Je vous recommande de lire ce livre jusqu’au bout.

  • The What to Eat When Cookbook — Michael Roizen
Couverture du livre “What to Eat when Cookbook” par Michael Roizen

“As you manage the many complexities of life. It’s worth thinking about how you can use food in your favor to help steer your mind in the direction that will pay you whatever dividends you are after.” The What to Eat When Cookbook — Michael Roizen

Ce livre m’a permis de voir la nourriture comme une relation bilatérale. Au lieu qu’il n’y ait que moi qui les aime, ce livre m’a appris que c’était possible que certains aliments m’aiment en retour.

Comme l’indique le titre, l’auteur parle de choses qui sont bonnes pour notre corps, mais parle aussi du moment où leur consommation fera plus de bien à notre corps.

Tout au long du livre, l’auteur va parler de la nourriture comme étant quelque chose qui peut nous aider à atteindre nos buts, et va donner des exemples et cas concrets : quand on essaie de concevoir, avant un entretien, …

Peut-être que ce livre changera votre rapport à la nourriture aussi.

Bref, on ne se rend pas compte de certaines choses avant qu’elles nous soient dites d’une certaine façon par une certaine personne. Même si ces sujets n’ont rien de nouveau pour vous, je vous recommande chaleureusement ces bouquins. Je ne regrette pas de les avoir lus.

Ce qui était difficile cette année

Auto-portrait de moi durant le premier confinement

Ces derniers 365 jours étaient de vraies montagnes russes. C’était la première fois que je vivais quelque chose de telle que cette crise sanitaire. Je suis rentré dedans en pensant que ce serait comme tout ce que j’avais déjà surmonté jusque-là, mais c’était totalement différent. La panique, la paranoïa, le confinement, les opportunités professionnelles perdues, les projets reportés, … C’était très dur de garder mon optimisme à travers cette année. Entre la pandémie, les injustices raciales qu’on peut désormais voir parce que tous les téléphones ont maintenant une caméra, … Je me suis rarement senti si étouffé et vidé de mon énergie vitale. C’était un enchainement de dépression, de joie, de surmenage, … C’est dur à décrire.

Depuis que j‘ai été conscient de l’effet qu’avaient tous ces évènements sur moi, j’ai augmenté progressivement le temps que j’allouais au calme. C’est ce qui a l’air de fonctionner jusque-là pour moi. Moins d’exposition au bruit (moins de temps de smartphone, plusieurs jours sans réseaux sociaux, …) et plus de calme.

Ce dont je suis fier et reconnaissant

Les choses dont je suis le plus fier cette année :

  • Jeûne intermittent
Photos de moi durant ma période de jeûne intermittent

J’ai essayé le jeûne intermittent (20/4) pendant 3 mois. Je jeûnais pendant 20 heures, pendant 4h j’avais 1–2 grands repas et je ne prenais pas de sucre transformé. La perte de gras a été une conséquence de ce jeûne mais pas l’objectif premier. L’objectif de cette expérience était d’observer mon niveau d’énergie à travers la journée, et… c’était juste incroyable. J’étais vraiment surpris au début d’avoir plus d’énergie en mangeant moins. J’avais beau avoir lu des choses sur le sujet, ça ne m’a pas moins surpris pour autant. J’allais courir à jeun tous les matins (pendant le confinement), je travaillais ensuite, et de 16h-20h je prenais mes grands repas de la journée. J’avais une énergie constante à travers toute la journée. Pas de repas intempestif -> pas de digestion tout le temps, Pas de sucre transformé -> pas de crash d’énergie. Je dormais mieux et me réveillais mieux également.

Je recommencerai probablement en ce début d’année, mais avec des fenêtres de repas plus larges.

  • Déménagement
Photos du weekend de mon déménagement

Ça faisait un petit moment que je voulais déménager. C’est enfin chose faite. J’ai pu m’éloigner encore un peu. Je suis dans un appartement bien illuminé (j’adore la lumière du jour), dans un quartier calme, avec une forêt et un parc de fitness en plein air juste en face.

Ce déménagement n’aurait pas été possible sans l’aide de mes superbes ami·e·s. J’avais dessiné tous les plans en 3D avec du ruban adhésif, et pendant que j’achetais les meubles, eux les montaient dans l’appartement. Un jeu d’équipe comme j’en ai rarement vu.

Si vous lisez cette lettre, sachez que je vous serai toujours reconnaissant et que je pense souvent à vous quand je suis au salon.

  • Entrepreneuriat

J’avais prévu de me lancer en Freelance, et c’est une chose que j’ai fait. Je suis officiellement Freelance depuis le 04 Janvier. Je ne sais pas combien de temps durera cette aventure, mais j’espère que ce passage en Freelance m’apportera de la vélocité, de la liberté dans mes choix, et qu’en regardant en arrière dans quelques années je serai fier de ce que j’ai appris pendant cette aventure.

  • Me couper les cheveux

Parmi les choses dont je suis le plus fier, j’ai appris à me couper les cheveux ! Ça fera bientôt 1 an que je ne suis pas allé chez un coiffeur. Ça parait totalement insignifiant, mais c’est quelque chose que j’ai toujours voulu apprendre et que j’ai remis sans cesse à demain. Le confinement ne m’a pas laissé le choix. Je suis bien content d’avoir appris. C’est une nouvelle source de plaisir et d’apaisement pour moi que de pouvoir couper mes propres cheveux quand je veux, comme je veux.

Ce que je changerais

  • Mon perfectionnisme

Je vais travailler à me libérer toujours un peu plus de ce poids invisible qu’est le perfectionnisme. Il n’y a pas de mal à faire des choses qui ne sont pas parfaites. Il n’y a pas de mal à faire des choses qui ne sont pas aussi bien que la dernière fois qu’on les a faites non plus. Souvent le plus important c’est ce qu’on fait, et l’intention qu’on y met.

  • Réduire encore plus les distractions

Ces 2 dernières années j’ai remarquablement réduit les distractions et améliorer mon usage du temps, mais durant cette année atypique, j’ai eu beaucoup de mal à garder les distractions loin. Je suis retombé dans quelques anciens pièges, mais c’est quelque chose dont je me remets petit à petit. Ce travail de concentration a été dur la première fois, et je ne m’attends pas à ce qu’il ne le soit pas cette fois ci.

Si je devais retenir une seule leçon cette année

Parmi tout ce que je viens de citer, si je devais retenir une seule chose que m’a enseigné cette année, ce serait l’importance d’avoir un objectif.

Je ne m’attarderai pas sur ce sujet dans cette lettre, si non je risque de ne pas la publier aujourd’hui (vous vous en souvenez ? elle n’a pas à être parfaite). Je développerai ce sujet dans un article à venir bientôt, et qui lui non plus ne sera pas parfait.

Bonne année

On est dimanche 10 Janvier 2021, et voilà ce que je (veux retenir?) retiens de mon année 2020. Il n’est jamais trop tard pour les voeux, donc je nous souhaite que 2021 nous soit plus clémente que 2020. Profitez de vos proches, de chaque activité et moment. Rien n’est à prendre pour acquis dans ce monde.

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Colbys Dovi
Colbys Dovi

Written by Colbys Dovi

Product Researcher & Designer ⎜ Interested in human behavior, and many forms of expression (Painting, Music,...).

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